Tract « Qui brise la lutte des étudiants ? » (avril 1968)
Informations sur le document
Nature : Tract
Titre : Qui brise la lutte des étudiants ?
Organisation éditrice : non signé
Date imprimée : (avant le) 2 avril 1968
Nombre de pages : 2
Support : Papier blanc État : deux bords jaunis Format : 21 x 27 cm
Impression : miméographie
Imprimerie : inconnue
Lieu et date de collecte : Tours / avril 1968
Résumé:
Le 29 mars [1968] 800 étudiants, jeunes, ouvriers, enseignants s’étaient mobilisés lors de la venue de Peyrefitte à Tours. Les ‘’dirigeants’’ de l’UNEF à Tours (le ‘’C.A. provisoire’’) ont empêché les étudiants et les jeunes de se diriger vers la mairie où se trouvait Peyrefitte. Le service d’ordre du PCF a même frappé des jeunes. Spontanément la majorité des manifestants ont crié « Capitulation ». « Ce jour-là, les étudiants et les jeunes voulaient se battre ».
Cette situation n’est pas particulière à Tours : à Paris, l’UEC a diffusé un tract dénonçant les listes UNEF à la MNEF ; à Colombes, la pseudo Assemblée générale de l’UNEF (17 mars) se tenait sous la protection du service d’ordre du PCF alors que 350 étudiants ne pouvaient accéder à la réunion. Le maire communiste a appelé les gardes mobiles.
Au moment où le doyen Grappin (FGDS) de Nanterre impose le lock-out, où des étudiants sont emprisonnés ou menacés de sanctions à Nantes, Nanterre et Montpellier, où le pouvoir veut appliquer la réforme Fouchet (300 000 étudiants virés des facultés) avant l’échéance du Marché Commun, la direction de l’UNEF doit se ressaisir. « Il faut sauver l’UNEF. Comment faire confiance à ces ‘’dirigeants’’ qui les ont empêché de manifester le 29 mars ? Il faut une direction responsable qui organise la lutte. Tous les étudiants, syndiqués ou non, doivent discuter démocratiquement des moyens d’action et de comment sauver le syndicat. C’est pourquoi nous appelons à une réunion publique le 2 avril à 20 h. 30 au patronage laïc La Fuye ».
Contextualisation et remarques :
Lors de la manifestation inter-organisations du 29 mars, qui aboutissait devant la gare, les militants du PCF et de l’UEC ont empêché un affrontement, souhaité par une minorité de participants, avec les gardes mobiles qui barraient l’accès vers la mairie. À cette date, l’UNEF est dirigée à Tours par les étudiants communistes et proches ou sans affiliation. Le tract, non signé, fait référence aux événements autour des élections à la MGEN et sont relatés dans les mêmes termes que dans le tract du mensuel Révoltes. On peut donc penser qu’il émane, au moins en partie, de militants du CLER.