68, les archives du pouvoir [Expositions]

68 Les archives du pouvoir Affiche DP

Présentation de l'exposition par les commissaires :

En deux parties, sur deux sites, cette exposition présente les événements de l'année 1968 vus par le pouvoir en place :

 

Du 3 mai au 17 septembre 2018 - Site de Paris - Hôtel de Soubise

L'autorité en crise

10 millions de grévistes, une jeunesse dans la rue, un service public à l'arrêt, une économie paralysée : l'État fait face à une crise sociale majeure qui menace de le déstabiliser. L'ensemble du territoire national est concerné, tous les secteurs d'activité sont touchés. La Présidence de la République, les membres du gouvernement, les agents des administrations centrales, la Cour de sûreté de l'État sont autant d'exemples de figures et de lieux d'autorité qui cherchent alors à endiguer la contestation, à assurer la permanence de l'État.

Que faire? Par quels canaux? Et comment par la suite adapter les institutions pour prévenir tout mouvement d'ampleur similaire?
C'est au travers de documents d'archives en grande partie inédits, que l'exposition « 68, les Archives du pouvoir » invite ainsi à découvrir 68 depuis l'autre côté de la barricade, depuis les bureaux de l'administration, de la préfecture ou du pouvoir exécutif.

 

Du 24 mai au 22 septembre 2018 - Site de Pierrefitte-sur-Seine

Les voix de la contestation

Les documents saisis en mai-juin 1968 et conservés aux Archives nationales composent une masse considérable qui constitue l’imposant double de papier des multiples formes prises par la contestation, étudiante mais aussi ouvrière. Faute d’arrêter le cortège et ses revendications, le pouvoir glane ses traces. Ce geste inédit de saisie est le fait de plusieurs acteurs incarnant chacun une facette de l’autorité alors remise en cause. Il s’agit tout d’abord de la police qui, avec zèle, non seulement collecte tracts et affiches mais lorsqu’elle investit un lieu — un local syndical, un appartement privé, une faculté — y ramasse tout ce qu’elle trouve, le transcrit, le reproduit et l’ordonne en dossier. Selon la nature des forces de police impliquées (police judiciaire, agents de renseignements), ces saisies viennent nourrir des dossiers de renseignement ou d’instruction judiciaire. L’appareil judiciaire, et notamment la Cour de sûreté de l’État, accélère et augmente le geste de saisie, opération de création de pièces à conviction et de scellés. Si la saisie est une réalité administrative ou judiciaire, ce geste peut être rapproché, en ce qu’il peut générer une fixation de la contestation, de la constitution de collections documentaires par des chercheurs ou des professionnels du patrimoine.

 

Les commissaires scientifiques

Emmanuelle Giry, archiviste paléographe, diplômée de l’Institut national du patrimoine, est conservatrice du patrimoine, responsable du pôle Éducation - Enseignement supérieur-Recherche aux Archives nationales.
Philippe Artières, historien, directeur de recherche au CNRS (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain/EHESS), a co-rédigé avec Michelle Zancarini-Fournel, 68, une histoire collective, paru en 2008 aux éditions de la Découverte. En 2018, outre le cocommissariat de l’exposition aux Archives nationales, il assure le commissariat avec Eric de Chassey de l’exposition au Palais des Beaux-Arts de Paris : Images en lutte. La culture visuelle de l’extrême gauche en France (1968-1974).

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